Le temple de Ramsès II à Abydos

Ce temple est à 300m de celui de Sethi.
Pour vous y rendre, sortir du temple de Sethi comme pour aller à  l'Osireion, tourner à droite en longeant le temple (donc l'Osireion est à gauche).
Monter la petite colline qui succède au temple de Sethi, vous verrez alors le temple de Ramsès II en contrebas.
Le plus simple est de demander à un gardien.
 
La deuxième cour
Le portique
Les chapelles du portique
La première salle hypostyle
Une autre série de chapelles
Le mur extérieur
 

La deuxième cour

La première cour, un peu "austère", fera l'objet d'un développement ultérieur. Fonçons directement à la deuxième.
Elle était une cour péristyle avec des piliers osiriaques dont il reste bien peu. 
Sur les murs Nord et Sud, processions de prêtres et de porteurs d'offrandes.
Ici, un boeuf gras.
Une gazelle. 
Elle est parfois considérée comme un animal séthien.
Son sacrifice correspond-il alors à la victoire du bien sur le mal ? 

Le portique

Quelques marches permettent d'accèder à ce qui fut un portique.
Aux extrêmités, 2 petites niches avec des représentations de Ramsès 2 marchant. 
En fait, ce n'est pas dans la niche qu'il pénètre mais dans le temple. 
Le vautour Nekhbet, la blanche de Nekhen, protège le roi en lui offrant les signes Chen, Ouas, Djed et Ankh.
Au centre, un magnifique portail en granit noir, haut de 5 mètres.
Un des montants. 
Avant de rentrer dans la salle hypostyle, continuons la visite du portique.
De chaque côté du portail figurent les ennemis traditionnels, perpetuellement vaincus.
Ici, les Asiatiques sont entravés par des papyrus. 
De l'autre coté, les Nubiens sont liés par des lis. 
Ce qui ressemble à un cartouche est une ville, avec ses remparts (les petits créneaux).
Le nom de chaque ville ennemie y est marqué. 

Une première série de chapelles

Le portique donne accès à deux chapelles de chaque côté. 
Celles de gauche sont très abimées.
On remarque tout de même que l'une d'elles est dédiée au père de Ramsès II, Sethi I. 
Celles de droite sont bien plus belles. 
Thot accueille les âmes de Pê et Nekhen...
... qui tirent la barque royale, posée sur un traineau.
L'enseigne à l'avant de la barque se retrouve très couramment sur la barque royale. 
Je n'en connais pas la signification de façon certaine. 
Voici une hypothèse, fondée sur l'assimilation de cet emblème à celui de Dedoun. 
Dédoun est un dieu du Sud, qu'on rencontre dans les temples de Nubie. 
D'ailleurs le serpent sur lequel il se tient porte la couronne de Haute Egypte. 
Cette posture sur un serpent, comme l'Amon de Napata d'Abou Simbel, symbolise le mouvement et crée un lien entre Dédoun et l'inondation. 
La femme avec des lis sur la tête est Mehou et représente la Basse Egypte. 
On peut donc considérer que les 2 terres sont présentes grâce au couple Dedoun/Mehou.
Ce qui est curieux, c'est qu'il n'y a pas une femme mais deux. On devine le visage de la seconde. Deux Mehou ? Une Mehou et une homologue de Haute Egypte ? Mais alors où sont les papyrus ? Et ce serait dommage de briser un si joli couple.
L'arrière de la barque. Ramsès II est divinisé : Il tient le signe Ankh et porte des cornes de bélier. Derrière lui se tient une déesse non identifiable. 
Les âmes de Pê.
Mur du fond, en bas. Des scènes qu'on trouve habituellement dans les tombes du Nouvel Empire (début des Litanies de Rê). 
Le disque solaire, contenant le scarabée et le bélier/ba, fait fuire le crocodile et le bubale, animaux symbolisant le désordre. 
La salle suivante, juste à droite. 
Thot et un prêtre Iounmoutef. 
Ils sont devant une grande liste d'offrandes (non photographiée).
Le mur d'en face. Ramsès II consacre des offrandes... 
... à la barque d'Hathor.
Beaucoup d'éléments sont similaires à la scène de la salle précédente : L'enseigne de Dedoun, la barque sur un traineau, la déesse non identifiable en robe blanche. 

Les éléments qui diffèrent véhiculent tout de même un message identique : la renaissance du roi. 
L'allaitement représente en fait la gestation de la vache Hathor qui (r)amènera donc Ramsès II à la vie.

Sur le même thême, voir aussi une scène au musée du Caire, provenant de Deir el Bahari.

Accessoirement, cela fait 4 Ramsès dans une seule scène, peut-être un record.
Il y a un petit scarabée qui semble tenir la barque. Curieux...

La première salle hypostyle

Des piliers carrés ne reste pas grand chose. 
En revanche, le bas des murs a conservé sa frise de dieux Hapy et de déesses représentant des nômes.

Ils sont à mettre en relation avec les "ouou" et les "péhou".

Les ouou sont des districts, c'est-à-dire des unités administratives.
Les péhou sont les confins marécageux (idée de limite), qui restent gorgés d'eau après la décrue.
Les titres administratifs correspondant sont jmj-rA ww, jmj-rA pHww.

Un grand merci aux membres du forum d'Egypte Eternelle pour ces informations.

Les pieds au-dessus appartiennent à une procession mais bustes et têtes ont disparu.

Une deuxième série de chapelles

La deuxième salle hypostyle n'est pas bien conservée mais elle donne accès à 3 séries de salles qui, elles, valent le détour. 
Ici, les salles de droite, dédiées à Thot, Min et Osiris. 
Elles sont protégées par un toit moderne qui n'arrange pas la luminosité mais permet de préserver l'état de conservation exceptionnel des couleurs.
Offrande des vases Nou.
Encensement.
Horus(?) et Ramsès II dans une tenue d'apparat qui n'est pas sans rappeler une scène du temple de Papa Sethi. 
Course rituelle.
Les âmes de Pê derrière une déesse.
A droite, des démons couteliers.
A gauche, des petits rois assurent la stabilité de l'édifice.
C'est classique me direz-vous mais c'est la couleur unie bleue qui sort de l'ordinaire. 
Offrande d'encens à une divinité que je ne sais pas identifier de façon sure. 
Peut-être Thot puisqu'il me semble reconnaitre la formule "le grand des huit" ? 
Maintenant, les salles du fond.
Maat, Serqet et Hathor.
De droite à gauche, Sethi Ier, Isis, Osiris, Horus et Ramsès II .
Une divinité, puis Heqet, puis Anubis.
Heqet, maîtresse d'Abydos, pour une fois représentée avec une tête humaine.
Anubis, maître de la terre sacrée, lui-aussi avec une tête humaine.
Les salles de gauche pour finir.
Une procession.
Ramsès oint Osiris, qui est protégé par un pilier Djed ailé.

Le mur d'enceinte

Le "poême de Pentaour" relate la bataille de Kadesh. 
Ici, on retrouve la scène traditionnelle du prince ennemi s'enfuyant en traversant l'Oronte à la nage. 

 
 
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