Abydos

Géographie

La ville d’Abydos (Abdjou) se trouve à 170 km de Louxor, en direction du Nord.
Le « chef-lieu de district » est Sohag.

Le site d’Abydos comprend plusieurs monuments, répartis sur une vaste étendue : Le temple de Sethi I et son cénotaphe connu sous le nom d’Osireion, le temple de Ramsès II, des nécropoles royales de toutes les principales périodes, les vestiges très peu reconnaissables du temple d’Osiris.

 

Voici 2 fragments trouvés dans la nécropole des rois thinites à Oumm el-Ga’âb (Schallaburg/Bruxelles).  

Fragment de terre cuite, tombe de Den.
On distingue son nom d'Horus.

Stèle du même roi Den, en granodiorite.


Elle a été partiellement reconstruite.

Ces stèles allaient toujours par 2.

On ne sait pas précisément où elles se trouvaient : à l'extérieur, comme pour les pyramides de dynasties postérieures, ou sur le toit ?

Restons dans le très ancien, avec un bloc en calcaire datant de la première dynastie. Musée égyptien de Munich.
Un repas, probablement funéraire, deuxième dynastie. Même musée.

Le nouvel empire ne se borne pas aux temples les plus connus.
Abydos abrite aussi des sépultures de particuliers.

Pyramidion d'une tombe de la 18ème ou 19ème dynastie (Schallaburg/Bruxelles).

La perruque et les plis du vêtement permettent de le dater entre Akhenaton et Sethi 1.

Il est inachevé, une seule des quatre faces est gravée.

 

Le défunt...

 

...et des hamadryas en adoration devant le soleil sur le signe de l'horizon, le soleil levant.

 

 Stèle de Senbef, calcaire, Moyen Empire, musée des beaux arts de Vienne.

On connait de très nombreuses stèles offertes lors d'un pélerinage à Abydos.

Celle-ci est unique du fait du signe ankh sculpté au milieu et créant une sorte de fenêtre.

 


 

Religion : La légende d’Osiris

Abydos a une place importante dans l’histoire religieuse égyptienne. A l’origine, son dieu local était Khentamentiou, « chef des occidentaux » ou « patron des trépassés ».
Il fut rapidement supplanté par le dieu Osiris, venu du delta (de Busiris).

Plusieurs légendes rapportent qu’Osiris était un roi bon, ayant appris l’agriculture aux hommes.
Jaloux, son frère Seth le tua, le découpa en plusieurs morceaux (le nombre varie suivant les sources) qu’il jeta dans le Nil. Isis rechercha patiemment ces morceaux dispersés dans toute l’Egypte, reconstitua le cadavre de son époux, le momifia et réussit à lui rendre (partiellement ?) la vie, afin d’être fécondée et de donner naissance à Horus, fils posthume d’Osiris.
 Plus tard, Horus vengea son père son triomphant de son oncle Seth. Il récupéra ainsi le trone d’Egypte.
Osiris, lui, devint le dieu des morts, le maître de ce que nous appelons l’enfer et le paradis.

Cette légende jette les bases de plusieurs concepts fondamentaux de la religion et de la politique egyptienne :
- La "résurrection" après la mort.
- Le rôle éminent du principe féminin (Isis) dans la "résurrection": Le sang royal se transmet par les femmes.
- Le pouvoir royal hérité par le fils du roi (Horus fils d'Osiris).
- Le désordre (Seth) comme mal nécessaire pour aboutir à l'ordre (la royauté, d'Horus puis des pharaons).
- La momification.
 

Religion : Cultes


Le rôle préeminent d’Abydos est du au « morceau » qu’Isis y retrouva : La tête.
 
Une grande fête célébrait chaque année le retour à la  vie du dieu. On y mimait son meurtre et la lutte des partisans d’Horus et Seth : Peut-être les premières représentations théatrales au monde ?
 
Pour mériter les grâces du maître de l’au-delà, chacun souhaitait faire, de son vivant, un pèlerinage au sanctuaire d’Osiris à Abydos. Si ce vœu n’avait pu se réaliser, il restait encore la possibilité d’effectuer ce voyage après la mort, avant d’être conduit au tombeau. Ce voyage posthume (réel ou fictif) était souvent représenté dans les tombes.
Bien que cela ne soit pas leur but premier, les scènes visibles dans les 7 sanctuaires du temple de Sethi Ier détaillent le rituel effectué devant chaque dieu. Elles sont donc d’une importance capitale pour la compréhension du culte journalier au Nouvel Empire.

Références (valables pour toutes les pages sur Abydos)


Nouveau dictionnaire de mythologie égyptienne, d'Isabelle Franco.
L'Egypte, sur les traces de la civilisation pharaonique, chez Könemann.
"Die Pyramiden Ägyptens - Monumente der Ewigkeit", catalogue de l'exposition du château de Schallaburg (Autriche), 2004.
Les photographies prises lors de cette exposition sont accompagnées de la mention "Schallaburg" et du nom du musée ayant prêté la pièce.
 
"Porter and Moss".
Abydos, chez Mappamundi.
Cycle de conférences d'Isabelle Franco, Chatou, 2002-2003.
Egypte Afrique et Orient numéro 11.

 
 
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