Medinet Habou

Le Château de Millions d'Années de Ramsès III reprend le plan du Ramesseum.

Ramsès III, fils de l 'usurpateur Sethnakht, cherche une légitimité dans le prolongement de Ramsès 2.
Le style est plus lourd, les hiéroglyphes sont gravés très profondément pour éviter un martelage.

A l'extérieur du temple de Ramsès III

Prisonniers asiatiques.
Les villes ennemies.
Un lion gambade à côté de Ramsès III. 
En dessous, une troupe de shardanes.
Cela ressemble furieusement à la bataille de Qadesh sculptée à Abou Simbel pour Ramsès II.
Les restes d'une église.
Des colonnes au Nord-Ouest du temple principal.
Le palais accolé au temple.
Scène de massacre.
Un podium pour surélever le trône du roi ?
Retour au mur extérieur du temple, nouvelle scène de massacre.
Voir les expressions des ennemis.
Scène de chasse dans les marais.
Ce taureau est déjà mort.
Celui-là ploie sous les traits décochés par Ramsès et ses archers. 
Voir aussi la représentation de la faune (poissons et oiseaux) des marais.
 
Dans une même scène sont utilisés reliefs en creux et bas-reliefs.
A droite de l'entrée touristique (qui mène au migdol) se trouve l'entrée d'époque ptolémaique qui mène, elle, en droite ligne vers la chapelle de Touthmosis III (Djamê).
 

Les premières cours

Un beau plafond.

La première cour

 
Piedestal d'un colosse osiriaque. 
Les ennemis (Nubiens à gauche, Asiatiques à droite) sont tenus, non pas par le pharaon en chair et en os, mais par son cartouche, muni d'une couronne solaire, d'uraeus (donc solaires aussi) et de bras.
Fenêtre d'apparition du palais. 
En bas, scènes de luttes.
Plus haut, des têtes d'ennemis qui semblent coincées dans la structure du batiment.

Des philistins, reconnaissables à leur coiffure en forme de palmes.
L'un d'eux est représenté de face, ce qui est rarissime dans l'iconographie égyptienne.
Plus exactement, c'est rarissime pour représenter un Egyptien, mais plus courant pour représenter un ennemi.

Flabellifères.
Un relief récemment restauré.

La deuxième cour

 
Le roi est entouré à droite par Nekhbet...
... et les âmes de Pê.
A gauche, par Ouadjet et les âmes de Nekhen (je suppose).
Horus et Seth versent de l'eau ("bénediction") sur le roi.
Les dieux ne sont pas appelés par leur nom mais par une périphrase utilisant une ville où ils sont adorés. 
Peut-être (sans garantie) "le maître d'Edfou" et "le maître d'Ombos".
L'image de Seth a été martelée.
Festival de Sokaris, la barque de Sokaris (Ptah-Sokar-Osiris).
Le roi offre des gâteaux à Sokaris.
Khnoum suivi de Hergabef et Shesemu. 
C'est une offrande d'encens.
Festival d'Amon-Min, les barques de Khonsou et Mout.
La litière royale. 
Le dais est une frise d'uraeus. 
Derrière le roi se tiennent les 2 Mâat ailées.
A coté du trône, on remarque aussi un lion, un sphinx, un faucon solaire et un uraeus à couronne blanche.
Erection d'une statue de Min ?
Au registre supérieur, procession de personnages dont les premiers portent un long manteau. 
Peut-être le manteau de fête sed, bien que le roi ne semble pas figurer dans cette scène. 
 
Avant cela, un homme présente de l'encens à un taureau.

Voici le taureau. Le ka de Min ?

Mur entre les deux cours, lâcher d'oiseaux.
 
Portique au fond de la seconde cour.
Ramsès III fait une offrande à Atoum, Iousâas et Nebèthetepèt.
Ptah et Sekhmet, dans des couleurs extrêmement vives.

Le dieu Shépes (ou Chepes), le grand des 8.

Pour plus d'informations sur Chepes, voir la vallée des reines.

Autour du sanctuaire

Les salles hypostyles et le sanctuaire sont très ruinés. En revanche, les pièces latérales, salles de stockage et chapelles, cachent de petites merveilles.
Salle hypostyle, polyols.
 Un boeuf gras.

Les salles Osiriennes

Une suite de salles à gauche de la seconde salle hypostyle, appelées "salles osiriennes". 
Les thêmes sont tirés du livre des morts. 
Pharaon laboure la terre dans les "Sekhet Iarou" (champs des roseaux). 
En haut à droite, un grand plat contenant un tas de grains.
Moissons, les paysans égyptiens coupaient les blés assez haut, près de la tête de l'épi et non pas à sa base. 
Ces scènes d'agriculture donnent lieu à plusieurs interprétations. 
Elles permettent d'assurer la subsistance du défunt dans l'au-delà, en lui procurant de la nourriture (aspect "performatif" des hiéroglyphes). 
Elles sont aussi considérées comme une évocation des joies du paradis, mais cet avenir éternel aurait semblé bien peu attirant pour de hauts personnages n'ayant probablement jamais effectué de tels travaux de leur vivant. 
On peut plutot y voir les travaux nécessaires au bon fonctionnement du monde et de l'Egypte en particulier. 
Ces scènes représentent alors, de façon symbolique, la participation du défunt pour entretenir la Maat et gagner ainsi sa vie éternelle. 
La scène suivante, qui accompagne ces travaux aux champs, plaide en faveur de cette hypothèse.

Pharaon en adoration devant Hâpy et l'oiseau Bénou. 
Bénou symbolise le soleil renaissant mais, quand il est perché sur un bâton, il représente l'inondation, comme Hâpy.


La survie de l'Egypte tient en grande partie à la régularité de l'inondation.
On peut donc rapprocher cette scène de la précédente en y voyant, ici aussi, une volonté du défunt d'oeuvrer pour le maintien du bon ordre des choses. 

Il me semble avoir lu que cet oiseau ainsi perché était aussi le hiéroglyphe de l'inondation.
Le défunt navigue sur les canaux de l'au-delà.
Cela se complique avec ces 2 photos...
Etrange...
Les 7 vaches (dont 3 photographiées) et le taureau.
Les vaches portent une coiffe solaire, un collier menat et un flagellum. 

Il s'agit là aussi d'une vignette du livre des Morts. 

Le taureau assure son role de fécondation habituel.

Les vaches, au caractère solaire très marqué, ont plus de signification.


Elles assurent la subsistance du défunt (elles sont parfois représentées avec de la nourriture). 
Elles assurent surtout sa renaissance : Elles peuvent être considérées comme des formes d'Hathor, lieu de gestation du défunt avant son retour à la vie. 
Et toujours par le même mécanisme symbolique, on peut passer à l'inondation à laquelle Hathor (sous la forme de la lointaine) est très liée.
Christiane Desroches Noblecourt signale l'existence d'un cycle assez régulier de 7 années de forte inondation suivies de 7 années de faible inondation. 
Ces 7 vaches symboliseraient la partie favorable de ce cycle et seraient à l'origine des 7 vaches grasses et des 7 vaches maigres de la Bible.

 
 

D'autres salles


Le roi fait l'offrande de son propre nom (ouser maat ré) à une divinité. 
Symboliquement, il confirme ainsi qu'il consacre sa vie à conforter l'ordre (Maât) en Egypte.
C'est aussi une façon de rendre aux dieux ce qui leur appartient, la fonction royale étant d'origine divine.
Sur l'architrave, une barque avec un équipage relativement inhabituel.
Maat "fille de Rê", Nebèthetepèt (Peut-être), Thot d'Hermopolis, Oupouaout, Atoum, Hou, Sia (?), Horus fils d'Isis. 
3 scènes consécutives figurant le roi faisant une même offrande à  3 divinités à tête de bélier.
La traduction des hiéroglyphes m'a obligeamment été fournie par un membre du forum Egypte Eternelle.

Ba à l'image créée (?) 


Ba dont les chairs sont utiles. 

Ba dont les chairs sont intactes. 
3 formes d'Amon ?
De l'encens pour Khnoum et Ouadjet-Menhit.
3 autres scènes, proches mais pas identiques.
Un bélier solaire, portant une perruque tripartite et les sceptres Heqa et Nekhakha, non croisés. 
Derrière lui, une déesse avec la couronne rouge. 
Ils sont tous les deux sous un dais orné d'une frise d'uraeus. 

A droite, le roi, dont on voit les cartouches, jette de l'eau. Il s'agit donc d'une scène de purification.
Je crois lire Amon-Ré-Horakhty, maître du ciel. 
La déesse pourrait être Neith. 
Une scène très ressemblante, mais la tête de bélier est devenue une tête de lion.
Les hiéroglyphes ne sont pas très lisibles mais il me semble y discerner "Amon". 
On ne voit pas d'eau mais le texte sous les cartouches comprend un signe évoquant une libation.
Un petit dernier, à tête de bélier. 
Le texte est tronqué mais il s'agit probablement d'Amon-Min-Kamoutef. 
Vous pouvez retrouver ces 3 scènes dans la partie thématique du site sous le titre
une déesse ithyphallique.
Une image à rapprocher des traditionnels "Rekhyt".
Ici, tous (neb) les dieux sont en adoration. 
Mais devant qui ?
Une âme de Nekhen (à tête de canidé) offre un vase à tête de bélier solaire.
Bizarrement, le texte l'appelle âme de Pê.
Devant l'âme, le roi fait la même offrande.

Références


La Vallée des Rois, éditions Gründ.
Cycle de conférences d'Isabelle Franco, Chatou, 2002-2003.
Nouveau dictionnaire de mythologie égyptienne, d'Isabelle Franco.
Le livre des morts des anciens Egyptiens, Guy Rachet.
Rites et croyances d'éternité, d'Isabelle Franco.
Amours et fureurs de la lointaine, de Christiane Desroches Noblecourt.

 
 
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