Un dieu dégage une telle puissance qu'il faut être initié, accepté,
reconnu pour pouvoir l'approcher. Comme toujours, l'iconographie égyptienne combine plusieurs niveaux
d'interprétation: Le culte étant rendu plusieurs fois par jour, pour des raisons pratiques, les officiants
passaient par des portes latérales plutôt que par l'entrée principale entre les môles des
pylônes. On trouvera le plus souvent cette montée royale sur le trajet des officiants,
sur des murs ou des couloirs latéraux. |
Première scène, le roi sort du palais, accompagné par des enseignes. Un prêtre sem purifie le chemin avec de l'encens. Philae |
|
Dendera La similitude est frappante. Dans les 2 cas, la partie droite de la photographie, avec Thot, montre le début de la deuxième scène de montée royale, que nous aborderons un peu plus tard. |
|
Esna | |
Philae Le roi et les enseignes. |
|
Esna Voici le palais. Prosaiquement, le roi doit en effet sortir de son palais pour se rendre au temple cultuel. Dans le cadre du couronnement, ce "palais" pourrait être une salle du temple où le prétendant au trône s'est recueilli. |
Revenons à l'objectif de la montée royale : préparer le roi au grand
moment, la rencontre avec la divinité à qui le lieu est consacré. |
Deuxième scène, purification du roi par Horus et Thot.
L'eau se transforme en signes Ankh et Ouas. |
|
Ici, l'allusion au double pays maintenu uni est constante : Thot, l'uraeus à couronne
blanche et le vautour (Nekhbet) pour la Haute Egypte, Horus, l'uraeus à couronne rouge et
... un autre vautour, en lieu et place de l'habituel cobra (Ouadjet) pour la Basse
Egypte. Abydos |
|
Amada Au-delà de la simple purification probablement réellement pratiquée par le roi (ici Amenhotep II) avec l'aide d'assistants jouant le rôle d'Horus et Thot, cette scène a donc pour objet de renforcer la fonction royale. |
|
Esna Thot et Harsiesis officient sous l'oeil de Menhit. |
|
Troisième scène, Nekhbet et Ouadjet couronnent le pharaon. Très prosaiquement, le roi revêt ses habits et accessoires de culte. Dendera |
|
Edfou Plus symboliquement, le contact des mains permet le passage de l'influx divin. Sur cette scène particulièrement, les veines dilatées des seins suggèrent un allaitement. Or l'allaitement par une déesse est aussi une manière de donner une parcelle de divin au roi. |
|
Quatrième et dernière scène, Atoum et Montou emmènent le roi vers
le dieu principal du temple. Pourquoi Atoum et Montou ? Parce qu'Atoum est le dieu d'Héliopolis et Montou celui d'Hermonthis (Armant à coté de Louxor), l'"Héliopolis du Sud". Une nouvelle fois, 2 symboles de la Haute et de la Basse Egypte. Ramesseum |
|
Karnak, chapelle blanche Une
variante, Montou et Atoum sont sur 2 scènes distinctes. Voici probablement Atoum. Atoum est un démiurge, un dieu créateur, un dieu qui donne la vie. |
|
Montou est un dieu des armes, qui possède l'agressivité nécessaire pour
protéger la vie. Ankh et Ouas... |
|
Une autre variante, Oupouaout du Sud et "Horus qui réside à Abydos" remplacent
Atoum et Montou. Hathor de Denderah fait la révérence NyNy en son honneur. Abydos |
|
Une dernière variante. Horus fils d'Isis et Atoum accompagnent le roi. Dans ces 2 dernières scènes, nous sommes probablement dans un contexte plus jubilaire que cultuel. Derr |
A la fin de la montée royale, le roi est prêt à rencontrer le dieu à qui le temple est consacré. |
Copyright Alain Guilleux. Les textes et photographies présents sur ce site sont la propriété exclusive de leur auteur. Aucun texte ou photographie ne peut être reproduit, modifié, diffusé sans autorisation préalable. Toute fraude ou abus sera facturé avec majoration, conformément aux mentions légales et conditions générales. |